Vulgariser son contenu

“Une cuisson au bain-marie, connais pas…” dit Inaya.

“C’est simple. Mets le récipient de la préparation dans un autre récipient rempli d’eau en ébullition” dit Antoine.

Faire comprendre des termes spécialisés auprès d’un public plus vaste est ce qu’on appelle la vulgarisation scientifique.

Lorsque tu partages tes connaissances, c’est pareil : adapte ce qui peut l’être à ton public en vulgarisant ton contenu. Tout le monde y gagne : ton message est plus clair et ton public est plus motivé. Les difficultés de compréhension s’amenuisent.

Dans cette pratique, tu découvriras qu’il existe plusieurs techniques de vulgarisation : certaines concernent les aspects linguistiques, d’autres les éléments graphiques.

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Analyse tes pratiques actuelles en moins de 5 minutes grâce à cette fiche outil.

Comment appliquer cette pratique ?

Découvre en 2 étapes plusieurs manières de vulgariser ton contenu et ainsi le partager avec plus d’impact et auprès d’un public plus vaste.

Étape 1 : Vulgariser en adaptant les aspects linguistiques de son contenu

Pour vulgariser un langage spécialisé ou scientifique, on peut s’y prendre de bien des façons. Découvre plusieurs techniques de vulgarisation ci-dessous et réutilise celles qui te parlent.

Simplifier les phrases et veiller à la concision permettent de clarifier le message que tu veux faire passer.

Phrase complexe : « Il est important de souligner que les plaies sont lavées à l’eau courante et au savon. »

Phrase vulgarisée : « Lave une plaie à l’eau courante et au savon »

La voix active permet de s’adresser directement au public.

Phrase complexe : « Les règles essentielles d’intervention vous seront expliquées dans le premier chapitre. »

Phrase vulgarisée : « Découvre les règles essentielles d’intervention dans le premier chapitre. »

La reformulation consiste à “traduire” des termes spécialisés ou scientifiques en termes plus connus.

Utilise des formules comme : « En d’autres termes / Autrement dit / Pour le dire autrement / Cela revient à dire que »

L’exemple permet de clarifier ce dont on parle en donnant une situation ponctuelle ou concrète.

Utilise des formules comme « Par exemple / A titre d’exemple / En guise d’illustration » 

La comparaison établit un parallèle entre deux réalités. Faire un lien avec une réalité connue de l’apprenant·e peut l’aider à comprendre la réalité qu’il ne connait pas.

[réalité non connue] + est comme / ressemble à / s’apparente à / est identique à + [réalité connue]

La métaphore désigne une chose par une autre qui lui ressemble ou partage avec elle une qualité essentielle, en laissant deviner la similitude. Faire un lien avec une réalité connue de l’apprenant·e peut l’aider à comprendre la réalité qu’il ne connait pas.

Exemple : Avec plus de 20% de la population mondiale, mais seulement 7% des ressources en eau, la Chine a soif d’or bleu. L’eau et l’or sont précieux.

L’anecdote est un récit habituellement court d’un incident intéressant, amusant ou biographique. Elle est généralement quelque chose que l’on a personnellement expérimenté ou dont on a entendu parler. Le récit d’une anecdote rend le propos plus personnel et moins abstrait. L’anecdote vient appuyer une information complexe ou un savoir scientifique.

Exemple : Lorsqu’un secouriste raconte qu’il va toujours manger un hamburger avec son équipe après une intervention difficile, la majorité est offusquée. Une minorité comprend que prévoir un moment de debriefing et de détente après chaque intervention difficile en équipe permet d’éviter une surcharge émotionnelle. Cette anecdote permet d’aborder l’importance et les manières d’éviter la surcharge émotionnelle.

Nos conseils 

Ces techniques de vulgarisation ont des limites : utilise-les prudemment et modérément.

Pour la métaphore : le public dispose-t-il de la représentation à laquelle tu fais référence ? La figure de style ne doit jamais complexifier le discours.

Pour l’anecdote : le public comprend-il quelle information scientifique ton récit vient appuyer ?

Pour l’exemple : l’exemple ne donne pas une vision large de ce que tu souhaites illustrer, mais uniquement une situation ponctuelle, donc ce n’est pas toujours suffisant.

Fais appel à l’humour de temps à autre, mais n’en abuse pas.

Fais relire ton contenu par une – ou plusieurs – personne(s) dont le profil est proche de celui de son public.

Prévois des moments d’interactivité avec ton public. Ceux-ci te permettent de vérifier la compréhension.

Étape 2 : Vulgariser en s’aidant des aspects graphiques

À ton avis, quels effets les éléments graphiques peuvent-ils avoir sur la rétention d’informations ou la compréhension du contenu ? 

Note tes idées sous forme de mots-clés.

Quels sont les effets des éléments visuels ?

L’image a un effet non contesté : elle permet l’amélioration sensible de la mémorisation de l’information. On estime que l’image visuelle génère plus aisément des images mentales que les mots ne peuvent le faire. L’imagerie visuelle est en général un élément de mémorisation puissant qui stimule l’apprentissage et la rétention de l’information plus encore que les mots. […]

Il faut retenir que le message verbal dans sa forme écrite (sans image) apparaît adéquat si le public est motivé par le sujet et s’il est apte à traiter l’information.

C’est le cas du public pour qui le sujet de l’information est important et qui peut contrôler le rythme de traitement de l’information (par exemple, la brochure qu’on peut lire et relire). Toutefois, le taux d’oubli du matériel verbal est plus élevé et il faut plus de répétitions du message pour contrebalancer cet oubli.

Le message visuel est plus adapté dans le cas où le public est moins motivé ou moins habile sur le plan cognitif. C’est le cas des publics non initiés aux communications scientifiques. L’avantage de l’image est de nécessiter moins d’expositions répétées pour avoir le même effet à long terme.

Source : https://accros.etsmtl.ca/affiche_scientifique/guide.pdf

Nos conseils 

Voici quelques conseils pour utiliser le graphisme à des fins de vulgarisation :

  • Illustrer les concepts-clés
  • Schématiser les idées abstraites
  • Utiliser des moyens audio-visuels (podcast ou vidéo)
  • Prévoir un glossaire des symboles et icônes
  • Utiliser les couleurs dans la mise en page
  • Faire du lien entre éléments textuels et graphiques

Les éléments graphiques facilitent la compréhension mais peuvent être interprétés de plusieurs façons. Les mots permettent donc de cibler la bonne interprétation d’un élément graphique.

Par exemple : la légende d’une photo cible ce que le public est censé interpréter sur la photo.

Pour terminer, voici des conseils “savoir-être” :

  • Faire preuve d’empathie
  • Être à l’écoute de mon public et observer ses réactions
  • Être vigilant·e aux fausses interprétations
  • Lâcher prise sur le niveau de précision scientifique des contenus traités